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24 mai 2019 5 24 /05 /mai /2019 07:15
Le public a découvert la vie des métaux

Le public a découvert la vie des métaux Animée par Jean-Louis CLERGUE et Christian HOCQUARD, la vie des métaux était riche en enseignement, lors de la conférence de Rencontres Citoyennes du 9 mai dernier.

Les deux conférenciers , experts dans ce domaine industriel des mines et de la transformation des métaux et du recyclage des déchets générés par ces exploitations, interviennent chacun dans leur domaine de prédilection.

Les marchés et le prix des métaux

L'ensemble des matières 1eres existant au niveau international constitue les commodités.

Ces commodités se divisent en 3 grandes classes :

  • énergie : pétrole, gaz
  • minerais et métaux
  • softs: produits agricoles: soja, cacao, café, sucre, blé, coton, viande, laine.

Ces commodités constituent une seule classe d'actifs pour les grands groupes d'investisseurs (comme les fonds de pension). Ainsi s'établit une relation entre métaux et produits agricoles.

La taille des marchés

Le pétrole englobe l'ensemble de toutes les valeurs. Le prix des métaux est fixé par de grands groupes financiers spéculatifs (les traders). Ce prix est fixé par des procédés complexes qui s'appliquent au monde entier, par un organisme le London Métal Exchange (LME) : la bourse des métaux

Pour un mineur, sa rémunération est fixée par :

  • la valeur du LME
  • la part que le fondeur va prendre (entre 40 et 60%)
  • les coûts de transport et financiers (très importants pour les minerais, le charbon et le fer)

La production et la consommation mondiale

Les prix des métaux varient selon des cycles plus ou moins longs, liés aux problèmes économiques mondiaux

Avant l'entrée de la Chine en 2004 dans l'OMC les cycles étaient très écrasés, les prix peu variables. La Chine se développe très vite et consomme plus de 50 % de la plupart des matières 1eres. En 2008 la crise financière crée un super cycle du développement des prix.

La Chine importe les matières 1eres mais exporte les produits manufacturés, cela entraîne la désindustrialisation des pays,comme la France. Elle se place sur les produits high-tech: les batteries, le voltaïque… Les compagnies chinoises sont de plus en plus actives sur les gisements. Elle prend le contrôle des marchés , et s'attaque à la fixation des prix. Elle prend le contrôle de gisements mondiaux (Brésil,Afrique..), importe moins de métal raffiné mais davantage de bruts et de concentrés. Elle sécurise ses approvisionnements et le HKEX prend le contrôle du LEM. La Chine ne veut plus subir les prix, mais les faire, et demain les prix seront établis en yuans pour ne plus dépendre du dollar. L'Europe semble avoir perdu tout appétit pour sécuriser les matières 1eres indispensables, la Chine les contrôle en créant les nouvelles routes de la soie afin d'être l'industriel de référence lors d'un prochain super cycle. La consommation est en croissance exponentielle et en 2025 on consommera plus de minerais et de métaux qu'on en a consommé jusqu'ici. Les innovations high-tech sont basées sur les nouveaux matériaux considérés comme critiques, associés à la transition énergétique (nouvelles énergies) et à l'environnement (platine, batteries, aimants puissants)

Le potentiel minier de la France

Doit-on, ou plutôt peut-on, ré ouvrir des mines en France, pour assurer notre indépendance ?

Les ressources minérales existent, mais ce sont de petits gisements. La Nouvelle Calédonie est riche en nickel, la Guyane en or. Le ministre De Rugy est hostile à ces projets; au-delà des problèmes de la ressource, les risques socioenvironnementaux liés à ces exploitations ne sont plus acceptés. Il est donc impératif de raisonner en attractivité minière à l'échelle mondiale

En résumé :

  • la Chine draine plus de la moitié de la production mondiale
  • les transports maritimes sont primordiaux
  • souvent le coût des transports des minerais en vrac dépasse les coûts de production
  • les métaux issus des mines ne font souvent que transiter en Chine où ils sont fondus dans d'énormes fonderies récentes, et transformés en produits manufacturés pour alimenter le reste du monde.

La baisse de consommation n'est pas à l'ordre du jour avec la demande croissante de l'Inde! La gestion mondiale des minerais deviendra-t-elle une affaire asiatique ?

Les techniques de production:mines,fonderies,métallurgie recyclage

L'objectif est transférer un produit depuis le sous-sol vers l'utilisateur final. Les produits finis sont des produits purs ou des alliages purs.

L'industrie extractive est une industrie de gestion des déchets. On rejette les déchets de mine d'usine avec des impacts sur l'eau et sur l'air. Dans l'industrie lourde on n'a que 2 actions: mélanger ou trier. Les fonderies produisent des lingots et rejettent les scories, les résidus de traitement La décision d'exploitation est un procédé lent: description du gisement par un géologue, méthode d'exploitation par le mineur, planification et taille de la mine, durée de vie et plan de fermeture.

L'objectif du traitement sur place est d'obtenir la teneur la plus élevée dans le concentré, sans perdre de métal en laissant le maximum de déchets sur place. Fonderie et raffinage(métallurgie) sont, le plus souvent, dissociés du centre minier: ce qui implique des transports coûteux.

Le recyclage: le concept d'économie circulaire

L'essentiel du recyclage est lié aux bâtiments,aux véhicules, aux emballages. Les techniques sont voisines des techniques minières: broyage, séparation physique des composants, production de stérile et concentré encore impur, mise en décharge et tri.

Certains produits en fin de vie sont recyclés: canettes, catalyseurs, véhicules. Les métaux récupérés partent en aciérie pour le fer (Turquie) et en Chine pour le tri manuel des métaux. Les coûts européens ne permettent pas de valoriser la filière. Certains produits sont recyclés, mais perdent en qualité et ne reviennent pas pour le même usage.

L'économie circulaire est un concept qui voudrait que la boucle du recyclage soit fermée, que 100 % du métal utilisé soit recyclé sans perte; objectif pratiquement atteint pour le plomb, mais tout le zinc est perdu, et le cuivre se récupère à 80 %.

La secrétaire : G.T.

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